La première mention connue du villaqe remonte à l’an 1178, sous l’appellation Cortaibert, ce qui signifie « ferme d’Aibert » – Aibert étant la contraction d’Agibert.
De notre Moyen Age local, on ne sait presque rien. Le village fait partie de la paroisse de Corgémont, paie la Dîme au Chapitre de Moutier-Grandval, et en 1326, un certain Richard de Péry en retient une partie en fief.
Nous pouvons donc imaginer qu’à partir du XIIIe siècle, quelques familles sont venues construire des maisons de bois de part et d’autre du ruisseau de la Cheneau, dans cette petite vallée latérale qui deviendra le centre historique du village. Le premier recensement des populations de l’Erguel date de 1460 et fait état de 10 feux à Cortébert, soit 80 à 100 âmes.
Dans le courant du 17e siècle, quelques familles d’anabaptistes reléguées en altitude par le Prince s’installent dans nos montagnes, dans des endroits arides où elles pourront défricher en paix.
A la même période, les habitants de Cortébert commencent à bâtir en dur. D’habiles « manœuvriers » vont aux carrières et taillent nos seuls monuments locaux, les entrées de granges. L’une d’elle porte encore la date de 1627 ; on lit celles de 1629 et 1636 sur des linteaux. Les métairies font également leur apparition, la première est construite à la Bise en 1686, une autre à la Montagne de l’Envers en 1722.
Dès la moitié du 19e siècle, le village connait un essor économique remarquable avec les constructions de la fabrique d’ébauches « Raiguel Juillard SA » qui allait devenir la « Cortébert Watch », d’un quartier pour les ouvriers, d’une grande école et d’une gare. Cet essor profite également aux artisans et aux paysans qui fondent en 1896 une société de fromagerie et construisent un bâtiment d’exploitation.
Le 20e siècle verra la correction de la Suze, la construction de la route cantonale, la construction de routes sur la montagne. La municipalité construit en 1954 une halle de gymnastique, puis quelques années plus tard une nouvelle école pour remplacer l’ancienne qui a brûlé en 1959.
Depuis, la grande fabrique d’ébauches a fermé ses portes et est transformée en appartements, une zone industrielle s’est développée à l’ouest du village. De nouveaux quartiers ont été construits ; des travaux de rénovation de la halle polyvalente (2004), du réseau d’évacuation et de la gare (2007) ont été menés à bien.
L’avenir est en marche, mais cela c’est une autre histoire.
Source : Cortébert, par F. Geiser 1982